Friday, 16 September 2022

The Extended Family

A manically detailed drawing, 50 X 65 cm, made immediately after returning from a month in Italy. As usual, all of the characters can be found in the pages of my sketchbooks, a selection from which has been published by Carnets-Livres in Paris (see links). 

5000€

Flagellation

3000€


The Emperor's New Suit

130 x 81 cm. Charcoal on Canson paper. For those not familiar with the story, it can be found translated into English at the following link: http://hca.gilead.org.il/emperor.html I put the two con artists into city suits, which gives the story a nice contemporary feel

 3000€ framed

"Catastrophe"

Painted terracotta / Terre cuite patinée  40 x 60 cm

New Work

There are many canvases underway, and an abundance of ideas waiting to be addressed. Here are two paintings from the current series on the theme of transformation through costume.  

Plusieurs toiles sont entamées, avec une pléthore d'idées en attente. Voici deux tableaux de la série en cours, sur le thème de la transformation par le costume.

La Guerrière, oil on canvas, huile sur toile, 162 x 114 cm

Le Shaman, oil on canvas, huile sur toile, 162 x 97 cm

Saturday, 27 February 2010

Diptyque: Scènes de la vie de la vierge et de la passion.






Paris, vers 1330 - 1350. Ivoire.
Musée du Louvre
Aile Richelieu, 1er étage, Salle 3, vitrine 22



At the Louvre the other day, I had the pleasure of spending a while in the company of an anonymous 15th century artist, who has left us this small work of sculpture, no more than 25cm high, but crammed with valuable lessons in composition and narrative finesse. The diptych presents fifteen episodes from the life of the virgin and the passion of Christ, carved in six bands of bas-relief. I was struck by the diversity of atmosphere in the separate stories, like the structure of a good film, where the director takes care to vary the pace of the narrative and the atmosphere of each scene. The details in each vignette are the work of an admirable poetic sensibility.

L'autre jour au Louvre j'ai eu l'immense bonheur de passer quelques temps en compagnie d'un artiste anonyme du 14e siècle qui nous a laissé cette petite oeuvre sculptée, ne mesurant pas plus que 25cm de haut, mais qui est à même de nous fournir des leçons formidables en matière de composition et de finesse narrative. Le diptyque raconte en six bandes de bas-relief une quinzaine d'épisodes de la vie de la Vierge et de la Passion. J'ai été frappé par la diversité d'ambiance à travers les histoires, comme les épisodes d'un bon film, où le metteur en scène prend soin de varier le rythme du narratif et l'atmosphère de chaque scène pour créer un tout harmonieux. Les détails dans cette sculpture sont les produits d'une admirable sensibilité poétique.

Let's take, for example, the scene of the child Jesus and the doctors in the temple:
Prenons comme exemple l'épisode de l'enfant Jésus chez les docteurs:


The sculptor has managed to breath life into the story despite the radically restricted space. Through the gestures of the hands, the physical postures and the draperies, the nonchalance of the child is contrasted with the intense relief bordering on anger of the mother. Having just emerged from the anguish of losing track of her son, Mary pulls him towards her, not gently by the hand as she might normally do, but roughly and by the wrist. Jesus meanwhile turns back in mid step to make a gesture with his hand which can be interpreted both as a parting benediction and a charming cheerio.

I'll bear this masterpiece in mind next time I consider painting a monumental canvas. Gigantism is no short-cut to greatness.

Le sculpteur a réussi, par les gestes des mains, les positions des corps et des drapés, à contraster l'attitude désinvolte et spontanée de l'enfant avec l'angoisse proche de la colère de sa mère. Marie, qui vient de passer par l'épreuve d'avoir perdu de vue son fils, le tire vers elle par le poignet, de manière presque agressive, et non par la main comme elle ferait sans doute en temps normal. Jésus, lui, se retourne pour saluer une dernière fois les docteurs d'un geste que l'on pourrait interpréter à la fois comme une bénédiction et comme un mignon petit au revoir.

Je penserai à ce chef d'oeuvre lorsque je songe à peindre des toiles monumentales. La taille de l'œuvre n'est pas toujours équivalente à sa grandeur.


Wednesday, 10 February 2010

La Déposition du Christ, d'après Ribera



Juseppe de Ribera: La Déposition du Christ



http://cartelfr.louvre.fr/cartelfr/visite?srv=car_not_frame&idNotice=613



Ce matin j'ai commencé une copie d'après La Déposition du Christ de Juseppe de Ribera au Louvre. Pour cette première séance de travail, d'à peu prés deux heures et demie, il s'agit d'un dessin au fusain sur une toile en lin, 146 x 114 cm, preparée d'un fond gris neutre.
This morning I started a copy from Juseppe de Ribera's Deposition of Christ in the Louvre. This first session, of around two and a half hours, is a drawing in charcoal on a linen canvas, 146 x 114 cm, prepared with a neutral grey ground.

Première séance: 2,5 heures
First session: 2.5 hours




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Ci-dessous:La deuxième séance. 3,5 heures. Début de la grisaille. En cas normale je fixerais le dessin avant de peindre, mais pour des raisons évidents le fixatif est interdit au Louvre. Ainsi, il a fallu sacrifier le dessin, si j'ose me servir du mot dans ce contexte, pour reprendre les contours à l'huile, couleur terre d'ombre naturelle, dilué à la térébenthine. Le fond sombre est brossé très librement afin de créer un mouvement , quasi-imperceptible, en dessous des couches qui suivront. Pour le tissu blanc, j'ai attaqué intrépidement, après avoir examiné de prés les traces de pinceau sur l'original qui me réconfortent dans mon idée que Ribera, comme le plupart des peintres de son époque, peignait très vite. Même si je commet des erreurs en essayant de l'imiter dans ce domaine, je reste convaincu que cet effort portera des fruits par la suite. Après tout, je ne suis pas là que pour m'amuser.
Néanmoins j'avoue que je prends mon pied.


Second session. 3.5 hours. Beginning the grisaille. Normally I would fix the drawing before continuing, but for obvious reasons, fixative is prohibited in the Louvre. It was therefore necessary to sacrifice the drawing, if I dare use the word in this context, to rework the contours in raw umber oil colour diluted with turpentine. The darker zones are brushed very liberally so as to create a certain movement beneath the successive layers. I attacked the white cloth quite fearlessly, after a close examination of the brushwork on the original which reaffirms my opinion that Ribera, along with most painters of that period, painted very rapidly. Whatever errors I might commit in attempting to imitate him in this respect, I'm still convinced that my efforts will bear fruit in due course. After all, I'm not here just for the fun of it.
Although, I must admit, it's a blast.








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Troisième séance. 3,5 heures. Continuation de la grisaille. Comme à l'atelier, je me sers des pinceaux les plus grands possibles pour éviter la tentation de la sur finition. Aujourd'hui je me suis rendu compte que, pour avoir les effets que je cherche dans cette copie, il faut aussi choisir les pinceaux les moins fin possibles. Vues de prés, les traces de pinceaux de Ribera sont vivaces et enlevées, produites sans doute par des pinceaux bien faits, mais sans aller jusqu'à nos poils de martre et autres produits de luxe.
Third session. 3.5 hours. Continuation of the grisaille. I'm using, as I do in the studio, the biggest brush possible for each given manoeuvre on the canvas. This is to avoid the temptation of preciousness. Today I realised that, to achieve the effects I'm looking for, it is also necessary to choose the roughest brush possible. Seen in close-up, Ribera's brushwork is fluid and dynamic - undoubtedly the product of well-made brushes, but certainly not the kind of luxurious squirrel hair brushes we tend to cherish nowadays.





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Quatrième séance. 3,5 heures. Continuation de la grisaille.
Fourth session. 3.5 hours. Continuation of the grisaille.




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Cinquième séance. Peaufiner la grisaille et placer les couleurs vives. Le rouge du drapé à droite et le bleu du voile de Marie seront atténués par des glacis. Dans la composition originale, derrière l'épaule de Joseph d'Arimathie, il y a un personnage que j'ai toujours trouvé un peu maladroit. Au risque de commettre un crime de lèse majesté, je me suis permis de l'ôter de ma copie. Maintenant je dois laisser le tableau sécher un peu avant de travailler les glacis. Je ne sais pas combien de temps Ribera aurait laissé entre grisaille et glacis. Probablement assez longtemps.
Titien, un des pionniers de cette technique au siécle précédent, était connu pour avoir toujours des toiles en cours tournées face au mur. Il a du faire ça en partie pour éviter la tentation de les reprendre trop tôt. En effet, c'est une tentation redoutable: l'application des glacis est tout aussi jouissive que la création de la grisaille. Là réside la clef un peu paradoxale de cette technique. A chaque étape il faut bien prévoir son coup afin de préserver la spontanéité de la touche. En retournant ses toiles au mur après la grisaille, Titien a pu aussi garder l'oeil neuf pour le moment où il était temps d'appliquer les glacis.
Fifth session; Refining the grisaille and applying the intense colours. The red of the robe on the right and the blue of Mary's veil will be softened by later glazing. In the original composition, behind Joseph of Arimathea there is a character who I've always found a little clumsy. At the risk of lèse majesté I've taken the liberty of excluding him from my copy. Now I have to let the paint dry a while before working the glazes. I don't know how long Ribera would have waited between the grisaille and the glazes. Let's just say it was quite some time.
The Venetian painter Titian, one of the pioneers of this technique in the preceding century, is known to have kept his work in progress turned to the wall. One reason for this may have been to avoid the temptation to apply the glazes too early. This is indeed a formidable temptation: the application of the glazes is just as satisfying as the creation of the grisaille. This is the paradox at the heart of the technique, that in carefully planning each step in advance one is able to maintain a dynamic spontaneity of touch throughout. By turning his paintings to the wall, Titian would also have kept a fresh vision of them for when the time came to apply the glazes.

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Sixième séance: Premiers glacis carnations.
Sixth session: First flesh-tone glazes.
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Copie terminée: 
Completed copy: 4000€